FONTE EQUALTIMES.ORG
Depuis l’été 2016, les rendez-vous au siège du syndicat Disk Tekstil à Merter, quartier populaire d’Istanbul, sont devenus fréquents.
Filiz Tutya est assise dans le bureau du président. La cinquantaine, elle travaillait à l’usine Bravo Tekstil depuis sa création il y a six ans. 70 % des articles qu’elle confectionnait étaient destinés à la marque Zara, dont la maison-mère est le groupe Inditex. Tout se passait très bien, jusqu’au 25 juillet 2016.
« La veille, des hommes sont entrés dans l’usine. Notre patron leur devait de l’argent. Nous pensions que la situation allait s’arranger mais lorsque nous sommes venus travailler le lendemain, le bâtiment était vide et notre patron s’était enfui », se souvient l’ouvrière.
En s’enfuyant, le patron laissait alors derrière lui 140 employés à la rue.
« Il y avait des problèmes économiques », admet Azem Atmaca. Ce grand bavard travaillait en tant que machiniste depuis quatre ans. Ouvrier depuis les années 1970, il n’a jamais connu une telle situation : « Les derniers mois nous n’étions pas payés à temps, ou seulement la moitié. Mais nous pensions vraiment que la société trouverait une solution ».